Linguistique amazighe

Cours de 1ère année LMD (Linguistique générale...).

Cours de 1ère année (Initiation à la linguistique)


Initiation à la linguistique. (Examen du 09 février 2014)

DLCA/1ère année. 

Module : Initiation à la linguistique I 

 (Semestre 1).                                                    

Examen du dimanche 09 février 2014

 

  Répondre aux questions suivantes :

 

1.     Qu’est-ce que le signe linguistique ? Quels sont ses deux premières caractéristiques ? Donner un exemple.

 

2.     Citer les concepts fondamentaux de la linguistique saussurienne ?  (Dichotomies) Expliquez ?

 

 3. Comment peut-on décrire une langue ? Les composants ? Les niveaux ?

4. Quel est l’apport de la linguistique à votre connaissance de tamaziɣt ?

 


10/03/2014
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la linguistique moderne

La linguistique moderne

 

A- Définitions de la linguistique

La linguistique est l’étude scientifique du langage humain et des langues, elle est descriptive et se veut objective à la différence de la grammaire qui est une discipline prescriptive et normative. En effet, la grammaire édicte des règles qui ont pour finalité la bonne acquisition de la langue, autrement dit apprendre à parler et à écrire correctement.
Au contraire, la linguistique ne se préoccupe pas de la correction de la langue.
Le linguiste décrit et explique toutes les productions orales et écrites qu’elles soient jugées correctes ou incorrectes par la grammaire.

Le linguiste ne porte aucun jugement de valeur ni sur les productions des locuteurs, ni sur la beauté, la richesse, les aptitudes d’une langue. Généralement, on établit une hiérarchie des langues, certaines méritent cette appellation alors que d’autres sont appelées pour des raisons historiques et politiques : dialectes, patois, créoles, sabirs…
Pour le linguiste, chaque dénomination a une signification précise dénuée de toute péjoration.
Mahmoudian définit la linguistique comme une science du langage, toute étude concernant quelque langue que ce soit relève de la linguistique.

Le statut de la linguistique comme étude scientifique du langage humain est lié à la publication en 1916 du Cours de linguistique générale de Ferdinand de Saussure. Ceci dit, c’est au sein du courant de la grammaire historique et comparée (1816-1870) que naît le concept de linguistique dont la première apparition attestée dans le dictionnaire de Boiste en 1800.

 

B- Le Saussurisme

1- Objet et tâches de la linguistique saussurienne
La linguistique de Saussure a pour objet l’étude du langage en soi non pas seulement un moyen d’accès à d’autres disciplines comme la psychologie et l’Histoire. C’est à partir de ce moment que la linguistique devient une discipline autonome avec son propre objet d’étude.
Saussure estime que « la matière de la linguistique est constituée par les manifestations du langage humain qu’il s’agisse de peuples sauvages ou de nations civilisées ». Il opère une distinction entre la langue et le langage :

La langue est une partie déterminée et essentielle du langage, elle est à la fois un produit social de la faculté du langage et un ensemble de conventions nécessaires, adoptées par le corps social pour permettre l’exercice de cette faculté chez les individus. C’est ainsi que la langue devient l’objet premier de l’étude linguistique.

Le langage est multiforme et hétéroclite, il est à la fois physique, physiologique et psychique, il appartient au domaine individuel et au domaine social. Pour Saussure, c’est la langue qui fait l’unité du langage.
Il avance les caractéristiques suivantes de la langue :

- Elle est la partie sociale du langage, extérieure à l’individu, qui à lui seul ne peut, ni la créer ni la codifier.
- La langue distincte de la parole est un objet qu’on peut étudier séparément.
- La langue est un système de signes exprimant des idées et par là comparable à l’écriture, à l’alphabet des sourd- muets, aux rites symboliques aux formes de politesse, aux signaux militaires etc. Elle est seulement le plus important de ces systèmes.
« On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie sociale et par conséquent de la psychologie générale, nous la nommerons sémiologie et la linguistique n’est qu’une partie de cette science générale. » p33
La tâche du linguiste est de définir ce qui fait de la langue un système spécial dans l’ensemble des faits sémiologiques.


2-Les concepts fondamentaux de la linguistique Saussurienne

- La dichotomie langue/ parole :
Pour Saussure, la langue n’est pas une fonction du sujet parlant, elle est le produit que l’individu enregistre passivement, c’est un système. Alors que la parole est au contraire un acte individuel de volonté et d’intelligence. Gadet reprend les distinctions émises par Saussure dans le tableau suivant :

Langue

Parole

- social
- essentiel
- enregistrée passivement
- psychique
- somme d’empreintes dans chaque cerveau
- modèle collectif.

- individuel
- accessoire plus ou moins accidentel
- acte de volonté et d’intelligence
- psychophysique
- somme de ce que les gens disent
- individuel donc non collectif.



- La conception du signe :
Pour Saussure, la langue n’est pas le reflet de la réalité, ni de la pensée, les mots de la langue ne sont pas des étiquettes mises sur la réalité du monde et la langue ne traduit pas la pensée qui aurait une forme précise antérieure. L’argument de Saussure est la traduction, en effet les mêmes réalités possèdent des noms différents dans les diverses langues, pour lui c’est une preuve de la non coïncidence de la réalité avec le monde ; il estime que l’idée est une « «masse amorphe », une « nébuleuse » avant sa mise en langue.
Saussure définit le signe ainsi :
le signe linguistique unit non une image et un nom mais un concept (signifié) et une image acoustique (signifiant). Cette dernière n’est pas le son matériel, chose purement physique, mais l’empreinte psychique de ce son, la représentation que nous en donne le témoignage de nos sens ; elle est matérielle, c’est seulement dans ce sens et par opposition à l’autre terme de l’association, le concept, généralement plus abstrait. » (p98).
Les termes concept et image acoustique sont ensuite remplacés respectivement par le signifié et le signifiant.
Le signe linguistique échappe à notre volonté, Saussure insiste sur son immutabilité justifiée par son caractère arbitraire mais il n’empêche qu’il évolue dans le temps.
Le lien unissant le signifiant et le signifié est arbitraire (…) tout moyen d’expression reçu dans une société repose en principe sur une habitude collective ou sur la convention. Par exemple le mot « table » désigne par convention générale l’objet qu’on connaît à savoir le support avec un ou quatre pieds sur lequel on travaille ou on mange, il aurait pu désigner l’objet qu’on appelle communément « chaise ».

- La notion de valeur :

Elle va constituer le principe organisateur de l’analyse de ce que Saussure appelle « les entités linguistiques », c'est-à-dire le signe, pour ce faire il s’appuie sur la notion de synonymie. Il utilise la métaphore des jeux d’échecs pour faire comprendre cette notion de valeur linguistique ; une pièce du jeu, la reine par exemple est définie essentiellement par sa position dans les règles du jeu ; cette valeur peut-être assumée par des formes matérielles diverses.

- Linguistique synchronique et linguistique diachronique :
Alors que la première étudie le fonctionnement de la langue dans un état donné, la seconde étudie l’évolution la langue dans le temps. Ce qui donne lieu à la linguistique statique et la linguistique évolutive.

- l’axe syntagmatique et l’axe paradigmatique :

Les énoncés linguistiques s’organisent selon ces deux axes.
- l’axe paradigmatique est l’axe vertical, sur cet axe un ensemble d’unités linguistiques peuvent commuter dans chaque point de l’énoncé mais l’apparition d’une nouvelle unité entraîne l’exclusion de toutes les autres pouvant apparaître dans le même contexte.
- l’axe syntagmatique est l’axe horizontal ; c’est le lieu de l’enchaînement linéaire des unités de la langue, cette organisation des unités linguistiques est soumise à des règles bien précises.

 

C- Les différentes branches de la linguistique(1- la phonétique et la phonologie)

Q’est-ce que la phonétique ?
C’est l’étude des sons du langage, elle s’intéresse à l’aspect oral du langage. C’est l’étude de la substance physique et physiologique (acoustique, phonation, articulation…) de l’expression linguistique .
- la phonétique articulatoire étudie l’appareil phonatoire et la façon dont cet appareil produit le son. Il comprend une soufflerie subglottique (trachée artère, bronches poumons, muscles respiratoires), un générateur vocal (le larynx) et un pavillon supra-glottique, ensemble de structures immobiles (parois nasales, palais osseux, mâchoire supérieure, dents) et de structures mobiles (parois de larynx, voile du palais, mâchoire inférieure, langue et lèvres).
- Outre la phonétique articulatoire, la phonétique auditive s’intéresse à la réception du message ; il existe aussi la phonétique acoustique qui s’occupe de la transmission du message. La phonétique combinatoire étudie les rapports des sons les uns avec les autres dans un contexte donné.

La phonétique utilise des méthodes expérimentales, elle bénéficie de l’avancement technologique :Kynographe( permet de dire les caractéristiques sonores du son) , Sonographe (permet de dire avec précision si on a un son sourd ou oral, Oscilloscope (permet de décrire le son).
La phonétique n’a pas à tenir compte du signifié, elle ne s’occupe que des éléments phoniques de la parole ; on peut étudier phonétiquement une langue qu’on ne comprend pas.

Q’est-ce que la phonologie ?
« C’est la science qui étudie les sons du langage du point de vue de leur fonction dans le système de communication linguistique. Elle se fonde sur l’analyse des unités discrètes (phonèmes et prosodèmes) ».Dictionnaire de linguistique.
* le phonème est l’élément minimal, non segmentable, de la représentation phonologique d’un énoncé, dont la nature est déterminée par un ensemble de traits distinctifs. Chaque langue présente dans son code, un nombre limité et restreint de phonèmes (une vingtaine ou une cinquantaine selon les langues) qui se combinent successivement).
* le prosodèmeest une unité prosodique, c’est-à-dire un trait qui affecte un segment autre que le phonème (plus petit, comme la more -unité prosodique inférieure à la syllabe- ou plus grand, comme la syllabe, le morphème, le mot, la phrase) en faisant jouer des éléments présents dans tout l’énoncé comme la hauteur (ton et intonation), l’intensité (accent), la longueur. Aucun prosodèmene peut avoir d’existence indépendante, il affecte nécessairement un segment de la chaîne parlée.

La phonétique et la phonologie ont le même but : l’étude du son.
- En phonétique, on étudie les caractéristiques sonores du son.
-
En phonologie, on étudie la fonction du son dans un système linguistique déterminé.
On aboutit à deux types de transcriptions : la transcription phonétique, elle vise à plus de précisions ; la transcription phonologique qui ne retient de la transcription phonétique que ce qui est pertinent. Pour noter les différents sons, on utilise l’alphabet phonétique international (A..P.I) qu’on retrouve au début des dictionnaires.
- Pour la transcription phonétique, on utilise [ ].
- Pour la transcription phonologique, on utilise / /.

 

C- Les différentes branches de la linguistique(2- La Syntaxe)

D’ après le dictionnaire de linguistique de Dubois, la syntaxe est la partie de la grammaire décrivant les règles par lesquelles se combinent en phrases les unités significatives ; la syntaxe, qui traite des fonctions, se distingue traditionnellement de la morphologie, étude des formes ou des parties du discours, de leurs flexions et de la formation des mots ou dérivation.
La syntaxe a été parfois confondue avec la grammaire elle-même.
D’après le dictionnaire des sciences du langage de Ducrot et Schaeffer, la grammaire se décompose en deux chapitres :
- La syntaxe,qui traite de la combinaison des mots dans la phrase. Il y est question à la fois de l’ordre des mots et des phénomènes de rection (c’est- à -dire de la façon dont certains mots imposent des variations à certains autres- phénomène particulièrement visible dans les langues indo-européennes. Le verbe y prend généralement le nombre de son sujet ; de plus, dans les langues romanes, l’adjectif prend le nombre et le genre du nom qu’il modifie, et, en latin ou en allemand, le verbe et les propositions déterminent le cas des mots qui dépendent d’eux). Enfin la syntaxe, depuis le 18ème siècle surtout, traite des principales fonctions que les mots peuvent remplir dans la phrase.
- La morphologie traite des mots, pris indépendamment de leurs rapports dans la phrase. D’une part, on les distribue en différentes classes, nommées parties du discours (nom, verbe, etc.…). D’autre part, on indique les variations qu’un même mot peut subir, en donnant les règles pour conjugaison, pour la déclinaison (les cas), pour la modification selon le genre (féminin, masculin…) et le nombre (singulier, pluriel…).

Autrement dit, alors que la syntaxe est l’ensemble des relations ou agencements possibles entre les unités grammaticales et les unités lexicales, la morphologie sera définie comme l’étude des variations non significatives du signifiant des monèmes (un monème est l’unité significative élémentaire, ce peut être un mot simple, un radical, un affixe, une désinence).

Cette distinction permet de voir que les faits de syntaxe sont des faits fonctionnels c’est-à-dire qui participent directement à l’élaboration de la communication. Et les faits morphologiques imposés par le contexte ou les habitudes contraignantes.

Différents cas de morphologie : les variantes, les phénomènes de discontinuité, processus d’amalgame, le syncrétisme, la neutralisation. (Ces notions seront plus détaillées dans le cadre du module de Syntaxe).


C- Les différentes branches de la linguistique(3- La lexicologie )

Qu’est ce que le lexique ?
C’est l’ensemble des mots d’une langue. Qu’est ce que le vocabulaire ? C’est un sous ensemble du lexique, il est délimité, il peut être de deux sortes : le vocabulaire actif : celui utilisé dans un domaine de façon effective et le vocabulaire passif : l’ensemble des mots qu’on comprend mais qu’on n’utilise pas. Le vocabulaire passif est supérieur au vocabulaire actif.
La lexicologie est une branche de la linguistique qui a pour but de réfléchir sur le lexique et de l’étudier, discipline récente, elle est conçue comme l’ étude scientifique des structures du lexique.
- la lexie est une unité de fonctionnement comme « emploi du temps » c’est-à-dire qu’elle fonctionne comme un tout.
- Le lexème, lexème de base et base lexicale, c’est une partie irréductible ; exemple : arbre dans arbrisseau.
La lexie est l’équivalent de l’unité phraséologique chez Dubois, unité syntagmatique chez Dulbert et synthème chez Martinet.

La formation du vocabulaire français : Il y a neuf moyens.
1- le xénisme : est une unité lexicale, constituée par un mot d’une langue étrangère et désignant une réalité propre à la culture des locuteurs de cette langue, c’es le premier stade de l’emprunt.
2- l’emprunt lexical, on emprunte le signifiant et le signifié cet emprunt surtout grâce aux monolingues.
3-l’emprunt sémantique, on emprunte le signifié, il peut être un composé ou une unité simple.
4- le calque, il est toujours composé, exemple : gratte-ciel
5- la composition, unité de fonctionnement de plusieurs parties ayant chacune nécessairement une autonomie syntaxique, la base lexicale appartient à la langue.
6-la licence poétique, elle désigne un procédé qui peut être d’un ou de plusieurs parties.
7- la dérivation, elle consiste en l’agglutination d’éléments lexicaux, dont un au moins n’est pas susceptible d’emploi indépendant, en une forme unique.
8- la troncation ou apocope est un procédé courant d’abréviation consistant à supprimer les syllabes finales d’un mot polysyllabique, exemple : une radio pour une radiographie.
9- la siglaison est la formation d’un sigle à partir d’un mot ou d’un groupe de mots, exemple : U.G.T.A (union générale des travailleurs algériens).

La lexicographie « est la technique de confection des dictionnaires et l’analyse linguistique de cette technique, Le lexicographe désigne à la fois le linguiste étudiant la lexicographie et le rédacteur d’un dictionnaire, dit aussi dictionnariste. On distingue ainsi la science de la lexicographie et la pratique lexicographique ». Dictionnaire de linguistique de Dubois

La sémantique
La sémantique s’occupe de l’étude objective des significations linguistiques.
C’est une partie de la linguistique qui traite de la signification et de l’évolution du sens des mots.
Définition du sème : théoriquement, c’est une unité minimale de signification.
Exemple : la chaise- le pouf (meuble pour s’asseoir- siège)
1èr sème ~ pied
2ème sème~ dossier
Donc le sème est le trait sémantique pertinent.
La linguistique moderne n’a pu acquérir le statut scientifique qu’en écartant dans un premier temps les considérations philosophiques, culturelles, traditionnellement attachées à l’étude du langage. La langue devait être décrite En elle-même et pour elle-même, c’est-à-dire comme une forme Ainsi, l’identification des unités du système (phonèmes, morphèmes) ne fait appel au sens que pour dégager les oppositions pertinentes.
Il convient de distinguer théorie sémantique et théorie de la référence. On peut décrire le sens du mot chaise à partir de traits sémantiques (dossier, pieds tc.) récurrents, c’est-à-dire apparaissant dans la description d’autres termes de l’ensemble des sièges (fauteuil, tabouret, etc.) ; la référence au mot chaise, en revanche, c’est le rapport (dit dénotation) qui existe entre ce mot et les différents objets chaises. En termes de logique, on peut dire que la définition du mot chaise en compréhension intéresse la sémantique, tandis que la définition du mot chaise en extension (A , B, C, N sont des chaises) intéresse une théorie de la référence.
L’analyse sémique se fonde sur le concept saussurien de valeur, selon lequel la signification d’un signe ne se limite pas à la relation entre un signifiant et un signifié mais doit être également conçue comme résultant de la relation de ce signe avec d’autres signes.


C- Les différentes branches de la linguistique(4- La sémiologie)

La sémiotique ou sémiologie « est l’étude des signes et des processus interprétatifs » Dictionnaire des sciences du langage. Exemples de signes : couleur, panneaux, feux routiers, symptômes d’une maladie, vêtement, langage informatique, gestes, musique, le morse etc. Tous ces signes relèvent d’une pratique sociale porteuse d’un message qui signifie en dehors de la langue.
Les signes culturels renseignent sur les habitudes culturelles d’un groupe comme : la télé, le ciné, le livre etc. signe de culte, signe de consommation.
Ces signes ne sont pas des produits informes, anarchiques, ils sont régis par des règles et par des pratiques sociales, ils peuvent être abordés de deux façons, soit : sous l’angle de la codification ou de la formation, soit sous l’angle de la convention et de l’interprétation.

Le terme sémiologie a été forgé en 1690 par un philosophe appelé Locke dans L’essai philosophique sur l’entendement humain, c’est lui qui a forgé le mot de sémiotique, pour lui c’est la science des significations.
En 1897, Peirce lui aussi utilise le terme de sémiotique dans tout un ensemble d’articles réunis par un commentateur sous le nom de Ecrit sous le signe.
Peirce définit la sémiotique comme « une formalisation générale du savoir et de l’expérience du monde perçue comme un ensemble de signes ».
En 1917, Saussure dans Le cours de linguistique générale introduit le terme de sémiologie pour nommer « la science des signes au sein de la vie sociale », Saussure va inscrire la linguistique comme une partie de la sémiologie.

Avec Roland Barthes, c’est la linguistique qui va fournir des modèles d’expériences pour tous les autres champs.
Ainsi, on retrouve une double origine du mot sémiotique :
origine philosophique avec Locke et Peirce puis une origine linguistique avec Saussure et Barthes.
La sémiologie s’intègre à la psychologie comme branche de la psychologie sociale, la linguistique est nécessaire à la sémiologie pour poser convenablement les problèmes du signe.
C’est avec l’œuvre du philosophe américain Charles Sanders Peirce (1839- 1914) que la sémiotique devient une discipline véritablement indépendante. Elle est pour lui un cadre de référence qui englobe toute autre étude. Sa contribution est capitale sur deux points :
- Il insiste sur le fait que la relation signifiante est toujours une relation à trois termes : « un signe, ou représentamem, est un Premier, qui entretient avec un Second, appelé son objet, une telle véritable relation triadique qu’il est capable de déterminer un Troisième, appelé son interprétant, pour que celui-ci assume la même relation triadique à l’égard du dit objet que celle entre le signe et l’objet. »En une acception plus large, l’interprétant est le sens du signe ; en une acception large, étroite, le rapport paradigmatique entre un signe et un autre : l’interprétant est donc toujours aussi signe, qui aura son interprétant, etc. On pourrait illustrer ce processus de conversion entre le signe et l’interprétant par les rapports qu’entretient un mot avec les termes qui, dans le dictionnaire, le définissent : synonyme ou paraphrase, tous termes dont on peut à nouveau chercher la définition, qui ne sera jamais composée que de mots (Todorov 1972). « Le signe n’est pas un signe à moins qu’il ne puisse se traduire en un autre signe dans lequel il est plus pleinement développé. »
- Il reconnaît la diversité des signes et leur irréductibilité au mode de fonctionnement du signe linguistique. En croisant différents critères, Peirce en arrive à distinguer 66 variétés de signes.
Roland Barthes souligne l’actualité de ces recherches à une époque de développement des communications de masse. Mais la pauvreté des champs offerts à la sémiologie (code de la route, sémaphore, etc.) l’amène à noter que chaque ensemble sémiologique important demande de passer par la langue : « Tout système sémiologique se mêle de langage. »Ainsi la sémiologie serait une branche de la linguistique, et non l’inverse. La sémiologie est la science des grandes unités signifiantes du discours : on note qu’une telle définition de la sémiologie la rapproche de la sémiotique, étude des pratiques signifiantes prenant pour domaine le texte .Ainsi, le domaine de la sémiotique est le texte comme pratique signifiante.


C- Les différentes branches de la linguistique(5- La sociolinguistique )

La sociolinguistique est une partie de la linguistique dont le domaine se recoupe avec ceux de l’ethnolinguistique, de la sociologie du langage, de la géographie linguistique et de la dialectologie.
Elle se fixe comme tâche de faire apparaître dans la mesure du possible la covariance des phénomènes linguistiques et sociaux et, éventuellement, d’établir une relation de cause à effet.
La sociolinguistique comme discipline est apparue dans les années soixante aux Etats-Unis sous l’impulsion de William Labov, John Gumperz et Dell Hymes. Cette discipline, qui a bénéficié des apports de certains courants de la sociologie, se propose d’étudier la langue dans son contexte social, à partir du langage concret plutôt qu’à partir des seules données de l’introspection. Elle s’est développée dans trois directions principales, la sociolinguistique variationniste, l’ethnographie de la communication et la sociolinguistique interactionnelle.
La sociolinguistique n’a pas pour but de faire ressortir les répercussions linguistiques des clivages sociaux. Elle doit procéder à des descriptions parallèles indépendantes l’une de l’autre : d’un côté, on, a des structures sociologiques, de l’autre des structures linguistiques et , ce n’est qu’une fois ces descriptions préalables achevées qu’on peut confronter les faits des deux ordres.
Antoine Meillet, dès 1906, est le premier à mentionner une linguistique sociale : « il faudra déterminer à quelle structure sociale répond une structure linguistique donnée, et comment d’une manière générale les changements de structure sociale se traduisent par des changements de structure linguistique ».
Le sociolinguiste américain Fishman donne, sous une forme un peu « journalistique », un contenu plus précis à cet ambitieux programme, en fixant pour objet à l’enquête linguistique de répondre aux questions suivantes : qui parle ? avec qui ? où ? quand ? pour dire quoi ? On voit bien que ce qu est pointé comme domaine d’investigation, c’est la parole.

Les concepts essentiels de la sociolinguistique
- La variation linguistique : On distingue le plus souvent trois types de variations. Une langue évolue dans le temps et dans l’espace, appelée variation diachronique. La seconde relative aux problèmes des français régionaux. La troisième est la variation sociale. Elle est la manifestation, dans le domaine linguistique, de l’influence des facteurs d’ordre social. Elle est l’un des objets de la sociolinguistique.
La relation entre phénomènes sociaux et linguistiques est multiforme et changeante, il n’existe pas une sorte de mécanique qui permettrait d’indiquer que tel phénomène linguistique reflète tel phénomène ou que tel phénomène social s traduirait par telle réponse linguistique. La parole apparaît comme une réponse adaptée ou non à une situation particulière , mais aussi comme révélateur d’un réseau complexe d’informations apparentes ou masquées , sur le locuteur, l’interlocuteur, et par delà, sur la communauté linguistique tout entière.
- La communauté linguistique : il est important de la distinguer de peuple ou de nation. Le peuple et/ou la nation américaine sont composés de communautés linguistiques différentes et parlant, toujours ou quelques fois ,d’autres langues que l’anglais « officiel » : langues amérindiennes, langues des communautés noires, il en est ainsi dans la plupart des pays du monde. Il faut considérer que la communauté linguistique est constituée elle-même de communautés linguistiques intérieures, plus petites définies par des critères comme l’âge, le sexe, la profession, le lieu de résidence, l’origine ethnique, etc. Ainsi, on peut établir un rapprochement entre la communauté linguistique et le groupe social, chacun des deux éclairant et équilibrant le sens de l’autre.
Une autre définition de la communauté linguistique est proposée par Christine de Hérédia à savoir qu’une communauté linguistique est ce que les autres ne sont pas.
- La norme linguistique : On appelle norme tout ce qui est d’usage commun et courant dans une communautés linguistique ; la norme correspond à l’institution sociale que constitue la langue standard. Le sociolinguiste constate l’existence de la langue, elle est à ses yeux une variété, parmi d’autres, de la langue. La norme n’empêche pas la variation linguistique.


C- Les différentes branches de la linguistique(6- La psycholinguistique )

Il s’agit de « l’étude scientifique des comportements verbaux dans leurs aspects psychologiques .Si la langue, système abstrait qui constitue la compétence linguistique des sujets parlants, relève de la linguistique, les actes de parole qui résultent des comportements individuels et qui varient avec les caractéristiques psychologiques des sujets parlants sont du domaine de la psycholinguistique, les chercheurs mettant en relation certains des aspects de ces réalisations verbales avec la mémoire, l’attention, etc. » Dictionnaire de linguistique.

L’étude des processus psychologiques par lesquels les sujets humains élaborent et mettent en œuvre le système de leur langue constitue un domaine de recherche relativement récent. La psycholinguistique ainsi dénommée existe depuis 1954 par Osgood et Sebeok lors d’un séminaire de l’université Cornell réunissant des psychologues et des linguistes désireux de définir un champ de recherche commun. Pour analyser les opérations impliquées dans la compréhension ou la production des messages verbaux, constitutives de l’activité langagière, le psycholinguiste dispose de deux voies majeures :
- l’étude expérimentale du traitement du langage chez l’adulte, qui permet de distinguer et manipuler des variables et d’en déduire certaines lois d’organisation des conduites langagières.
- l’approche développementale centrée sur l’acquisition du langage chez l’enfant, qui permet de découvrir certains ordres d’acquisition et d’en déduire des niveaux de complexité.
- L’approche neurolinguistique quant à elle, s’attache aux aspects pathologiques du langage, elle fournit des éléments tant sur son organisation cérébrale que sur son fonctionnement.


02/02/2014
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Les dichotomies saussuriennes

Ferdinand de Saussure

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Ferdinand de Saussure

Linguiste occidentalXIXe siècle - XXe siècle

Ferdinand de Saussure
Ferdinand de Saussure

Naissance

26 novembre 1857
Genève
Drapeau de la Suisse Suisse

Décès

22 février 1913 (à 55 ans)
Vufflens-le-Château
Drapeau de la Suisse Suisse

Nationalité

Drapeau de la Suisse Suisse

Principaux intérêts

Linguistique générale
Linguistique synchronique
Sémiotique

Idées remarquables

Fondateur du structuralisme
Fondateur de la
linguistique moderne

Œuvres principales

Cours de linguistique générale

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Ferdinand de Saussure, né à Genève le 26 novembre 1857 et mort au château de Vufflens-sur-Morges le 22 février 1913, est un linguiste suisse. Reconnu comme fondateur du structuralisme en linguistique, il s'est aussi distingué par ses travaux sur les langues indo-européennes.

On estime (surtout en Europe) qu'il a fondé la linguistique moderne et établi les bases de la sémiologie. Dans son Cours de linguistique générale (1916), publié après sa mort par ses élèves, il définit certains concepts fondamentaux (distinction entre langage, langue et parole, entre synchronie et diachronie, caractère arbitraire du signe linguistique, etc.) qui inspireront non seulement la linguistique ultérieure mais aussi d'autres secteurs des sciences humaines comme l'ethnologie, l'analyse littéraire, la philosophie et la psychanalyse lacanienne.

Sommaire

Biographie

Issu d'une famille genevoise d'illustres savants, Ferdinand de Saussure est né en 1857. Il est le fils de Henri de Saussure, entomologiste et de Louise de Pourtalès, le frère de Léopold de Saussure et de René de Saussure, espérantophone et le père de Raymond de Saussure, médecin et psychanalyste. On peut également noter dans sa généalogie Horace-Bénédict de Saussure, naturaliste et géologue, son arrière-grand-père, considéré comme le fondateur de l'alpinisme, et le fils de ce dernier Nicolas Théodore de Saussure, chimiste et botaniste. De son mariage avec Marie Faesch (1867-1950), Ferdinand de Saussure eut trois fils: Jacques de Saussure, Raymond de Saussure et André de Saussure.

Après avoir achevé ses études secondaires au Collège de Genève, il se rend en 1875 à Leipzig où se trouvait alors la plus célèbre université de philologie de l'époque, puis à Berlin et à Paris. En 1877, Saussure communique à la Société de Linguistique de Paris son premier article qu'il développera dans son Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes paru à Leipzig. Deux ans plus tard, il présente également à Leipzig sa thèse de doctorat : De l'emploi du génitif absolu en sanskrit. Il travailla ensuite une dizaine d'années en France, où il enseigna la linguistique indo-européenne, avant de retourner en Suisse. Là, il reçut une chaire de linguistique et enseigna, entre autres, le sanskrit, le lituanien et la linguistique générale.

Travaux

Les sources

Le Cours de linguistique générale constitue le document le plus important dont le vingtième siècle dispose pour connaître la pensée de Saussure. Cependant ce texte n'est pas rédigé par Saussure, mais par deux disciples qui, en se fondant sur les notes des étudiants, rédigèrent un texte censé rendre compte de sa pensée.

Ce n'est que dans les années soixante que commence à se développer une étude plus précise des sources, visant à identifier, à partir de ses propres manuscrits, les idées appartenant à Saussure lui-même.

Définition du concept de langage

La fin ultime de Saussure est de proposer une théorie cohérente du langage, qui sera à même de saisir son objet avec la plus grande rigueur et netteté possibles, en distinguant le phénomène linguistique de tout phénomène connexe. Cela amène Saussure à distinguer le langage des langues. Par langage, Saussure entend la faculté générale de pouvoir s'exprimer au moyen de signes. Cette faculté n'est pas propre aux langages naturels mais elle caractérise toute forme de communication humaine. Par langue, Saussure entend en revanche un ensemble de signes utilisés par une communauté pour communiquer : le français, l'anglais ou l'allemand, pour ne citer que quelques exemples.

Mais au-delà de cette distinction, Saussure différencie en outre le langage et la parole. La parole est, pour lui, l'utilisation concrète des signes linguistiques dans un contexte précis. Par ce concept de parole, Saussure tente de distinguer l'usage concret du langage du langage lui-même, entendu comme ensemble de signes.

Diachronie et synchronie

Le langage a une dimension diachronique (évolution des signes au cours du temps) et une dimension synchronique (rapports entre les signes à un instant donné). C'est dans l'étude de ce second aspect que Saussure a particulièrement innové. Selon lui, la perspective diachronique doit être étudiée, certes, mais elle ne permet pas de rendre compte du fait que le langage est un système. Elle prend en effet uniquement en compte les modifications au cours du temps; l'approche synchronique montre, elle, que la signification des signes dépend de la structure de l'ensemble du langage.

La langue comme système

La théorie linguistique de Saussure est nettement sémiotique dans la mesure où elle interprète le langage comme un ensemble de signes : le linguiste distingue dans le signe deux éléments: le signifiant et le signifié. Ainsi que l'écrit Saussure : « Le signifié et le signifiant contractent un lien »1. Pierre Legendre, qui analyse la « facture institutionnelle du langage » relève à ce propos que le rapport entre le signifié et le signifiant est un « rapport d'obligation », il s'agit d'un « lien de légalité ». Est posé la nécessité logique d'un garant, autrement dit d'une instance tierce, qui vienne accréditer le rapport signifié/signifiant2.

Le signifié

Article détaillé : Signifié et signifiant.

Le signifié désigne le concept, c'est-à-dire la représentation mentale d'une chose. Contrairement à une idée répandue, la langue n'est pas un répertoire de mots qui refléteraient les choses ou des concepts préexistants en y apposant des étiquettes. Si c'était le cas, les mots d'une langue, mais aussi ses catégories grammaticales auraient toujours leur correspondant exact dans une autre. Cette observation conduit Saussure à distinguer signification et valeur : « mouton » et « sheep » ont le même sens, mais non la même valeur, puisque l'anglais pour sa part distingue sheep, l'animal de sa viande mutton; il en est aussi ainsi de l'opposition passé défini (simple)/passé indéfini(composé) qui expriment une opposition d'aspect en anglais ou en castillan, une valeur d'usage (écrit/oral) en français contemporain. Ainsi le contenu (le signifié) est un concept défini négativement du fait de l'existence ou de l'absence dans une langue d'autres concepts qui lui sont opposables.

Le signifiant

Article détaillé : Signifié et signifiant.

Le signifiant désigne l'image acoustique d'un mot. Ce qui importe dans un mot, ce n'est pas sa sonorité en elle-même, mais les différences phoniques qui le distinguent des autres. Sa valeur découle de ces différenciations. Chaque langue construit son lexique à partir d'un nombre limité de phonèmes, caractérisés comme les signifiés, non par leur qualité propre et positive, mais par ce qui les oppose: rouler un « r » en français est sans conséquence pour la compréhension; ne pas le faire en arabe conduit à des confusions, puisque cette langue comporte à la fois une apicale vibrante [r] ("r" roulé) et une fricative vélaire sonore [ġ] (proche du "r grasseyé français). Les mots rasīl (messager) et ġasīl (lessive) ne se distinguent que par l'opposition r/ġ.

Le signe pris dans sa totalité

L'idée fondamentale de Saussure est que le langage est un système clos de signes. Tout signe est défini par rapport aux autres, par pure différence (négativement), et non par ses caractéristiques propres ("positives") : c'est pourquoi Saussure parle de "système". Nommé pourtant (après sa mort) « père du structuralisme », il n'a jamais, à aucun moment, et c'est notable, utilisé le terme de "structure" : il n'a jamais parlé d'autre chose que de "système".

L'arbitraire du signe

Le langage découpe simultanément un signifiant dans la masse informe des sons et un concept, une "idée", dans la masse informe des concepts.

Le rapport entre le signifiant et le signifié est arbitraire et immotivé : rien, a priori, ne justifie, en français par exemple, qu'à la suite de phonèmes [a-R-b-R] (le signifiant, en l'occurrence, du signe "arbre"), on associe le concept d’"arbre" (qui est ici le "signifié", en termes saussuriens). Aucun raisonnement ne peut conduire à préférer [boef] à [oks] pour signifier le concept de "bœuf". Saussure se situe, du point de vue épistémologique, dans le nominalisme.

Les deux axes: rapports syntagmatiques et rapports associatifs

Les unités linguistiques

Un discours étant composé d'une succession de signes, Saussure pose la question de la délimitation du signe, indispensable à la compréhension de la chaîne parlée (l'oreille ne peut le distinguer s'il relève d'une langue inconnue). Il est ainsi amené à définir l’unité linguistique comme " une tranche de sonorités qui est, à l'exclusion de ce qui précède et de ce qui suit, le signifiant d'un certain concept. Ainsi le segment sonore : [ʒ(ə)laprã] (en alphabet phonétique international) est analysé par un francophone en trois unités linguistiques : "je/la/prends/", ou « je/l/apprends » (le choix entre ces découpages se faisant en fonction du contexte). Pour parvenir à cette analyse, la langue établit entre les unités de sens deux sortes de rapports, indispensables l'un à l'autre.

Les rapports syntagmatiques

Les unités linguistiques s'enchaînent l'une à l'autre dans le déroulement de la chaîne parlée et dépendent l'une de l'autre. Toute combinaison de deux ou plusieurs signes linguistiques constitue un syntagme. Tout signe placé dans un syntagme tire sa valeur de son opposition à ce qui précède, à ce qui suit ou aux deux : "re-lire", "contre tous", « s'il fait beau » sont des syntagmes composés de deux unités ou davantage.

Les rapports associatifs (ou paradigmatiques, dénomination post-saussurienne)

Les éléments ainsi combinés sont par ailleurs associés chez le locuteur à d'autres qui appartiennent à des groupes multiformes : « enseignement » est relié aussi bien à "enseignant"… par parenté qu'à "armement", chargement"… par suffixation identique ou qu'à « apprentissage, éducation » par analogie des signifiés. Alors que les rapports syntagmatiques sont directement observables (in praesentia), les rapports associatifs sont virtuels, sous-jacents (in absentia).

Ces deux types de rapports coopèrent; la coordination dans l'espace (rapports syntagmatiques) contribue à créer des liens associatifs et ceux-ci sont nécessaires au repérage et à l'analyse d'un syntagme. Dans [kevuditil?][pas clair],(que vous dit-il ?) [vu](vous) est analysé comme unité de sens parce qu'il s'associe à « te/lui… » qui lui sont opposables : ils pourraient se substituer à [vu] et s'excluent l'un l'autre. Mais sans la présence de ce qui précède et suit (rapport syntagmatique), [vu] ne peut être perçu comme unité de sens : c'est le cas dans le syntagme [jelevu][pas clair] parce que la combinaison [levu] ne constitue pas un syntagme.

Linguistique et sémiologie

Ferdinand de Saussure a toujours insisté sur les rapports entre linguistique et sémiologie. Par sémiologie, il entend la science sociale qui étudie les signes de manière générale.

La linguistique n'était aux yeux de Saussure qu'une branche de la sémiologie. Cependant la linguistique en constitue la branche la plus développée, et la plus importante, en raison de la complexité du langage humain.

Postérité

Article détaillé : structuralisme.

La postérité de Saussure fut immense et on reconnaît en lui, généralement, le fondateur du structuralisme, bien que ce mot lui soit postérieur (il parle de la langue comme système). Le structuralisme fut un mouvement de pensée représenté dans différentes branches des sciences humaines : Claude Lévi-Strauss, en ethnologie, Louis Hjelmslev, en linguistique, Tzvetan Todorov, en analyse littéraire, Jacques Lacan, en psychanalyse et Michel Foucault et Jacques Derrida, pour la philosophie, s'y illustrèrent. Dans le cadre de l'anthropologie dogmatique, Pierre Legendre élabore son analyse du langage à partir des apports de Saussure.

« [O]n sait comment au début des années soixante-dix les althussériens français ont érigé Saussure en fondateur de la linguistique contemporaine. Maintenant que l'on connaît mieux l'histoire de la linguistique au tournant du siècle [...], on peut se demander si cette coupure épistémologique n'était pas une version à peine laïcisée du Grand Soir3. »

Bibliographie

Les publications de Saussure de son vivant sont le Mémoire sur le système primitif des voyelles dans les langues indo-européennes, sa thèse De l'emploi du génitif absolu en sanskrit, et nombreux articles réunis dans le Recueil des publications scientifiques. Le Cours de linguistique générale a en fait été rédigé après sa mort, par deux de ses collègues sur la base des notes des étudiants, prises aux cours de linguistique générale donnés par Saussure. Toutefois, il existe un important fonds de manuscrits saussuriens à la Bibliothèque de Genève et la famille a donné en particulier un ensemble de documents tout récemment, en 1996 et en 2008. Ces manuscrits ont été publiés depuis 1958 par plusieurs auteurs, notamment Rudolf Engler, qui publia également une toute petite partie des nouveaux documents en collaboration avec Simon Bouquet dans le livre "Écrits de linguistique générale", chez Gallimard en 2002.

La revue Langage (éd. Larousse) a proposé un ensemble de contributions importantes sous la direction de Jean-Louis Chiss et Gérard Dessons (Daniel Delas, Claire Joubert, Henri Meschonnic, Christian Puech et Jürgen Trabant) à propos de cette publication dans numéro 159 ("Linguistique et poétique du discours à partir de Saussure") en septembre 2005.

Poèmes et contes écrits par Saussure dans son adolescence, ainsi qu'un ensemble de lettres de jeunesse ont paru dans la biographie réalisée par C. Mejia Quijano en 2008.

Auparavant, Jean Starobinski a publié des inédits de Saussure se rapportant à sa passion pour la littérature latine :

·          

    • Jean Starobinski, Les mots sous les mots. les anagrammes de Ferdinand de Saussure, Ed.: Éditions Flammarion, 1971, Coll.: Chemin, (ISBN 2070280691)
  • F. de Saussure, Cours de linguistique générale, éd. Payot, (1913)1995
  • Simon Bouquet, Introduction à la lecture de Saussure, éd. Payot, 1997
  • Françoise Gadet, Saussure, une science de la langue, éd. PUF, 1987 (une initiation)
  • Robert Godel, Les sources manuscrites du "Cours de linguistique générale", éd.Droz, 1969
  • Claudine Normand, Ferdinand de Saussure - Critique et Interprétation, éd. Les Belles Lettres, 2000
  • Arild Utaker, La Philosophie du langage, Une archéologie saussurienne, Paris, "Pratiques théoriques", PUF, 2002.
  • Arrivé, Michel, À la recherche de Ferdinand de Saussure, éd. PUF, 2007.
  • Claudia Mejia Quijano, Le cours d'une vie. Portrait diachronique de Ferdinand de Saussure, Tome 1: Ton fils affectionné. France, Cécile Défaut, 2008.
  • Dimitar Vessélinov, Les étudiants bulgares de Ferdinand de Saussure, Sofia, éd. Ciela, 2008, 400 p.
  • Claudia Mejia Quijano, Le cours d'une vie. Portrait diachronique de Ferdinand de Saussure. tome 2: Devenir père. France, Cécile Défaut, 2011.
  • Federico Bravo, Anagrammes. Sur une hypothèse de Ferdinand de Saussure, Lambert-Lucas, 2011, 280 p.
  • Sémir Badir, Saussure : la langue et sa représentation, Paris, L’Harmattan, 2001.
  • Sandrine Bédouret-Larraburu, Gisèle Prignitz, En quoi Saussure peut-il nous aider à penser la littérature?, (articles de Michel Arrivé, Gérard Dessons, Pierre-Yves Testenoire, Francis Gandon, Daniel Delas, Jaeryong cho, Serge martin, Chloé Laplantine, Laurent Mourey, Jean-Gérard Lapacherie), Presses Universitaires de Pau, 2012.

Maribel Peñalver Vicea, "Saussure entend des voix", Le Magazine littéraire, Ce que la littérature sait de la folie, Gallimard, Paris, octobre, 2012, pp. 72-74.

En anglais

  • Henri Wittmann, « New tools for the study of Saussure's contribution to linguistic thought, » Historiographia Linguistica 1.255-64, 1974.[1]

Notes et références

  1. Cours de linguistique générale, Wiesbaden, Harrassowitz, 2, 1968, p. 272.
  2. Pierre Legendre développe cette analyse dans ses Leçons I (1999), p. 129-136.
  3. François Rastier, 1993. La sémantique cognitive. Histoire Épistémologie Langage. 15, 1, pp. 153-187.

Voir aussi

Articles connexes

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02/02/2014
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Le signe Linguistique

Signe linguistique

Icône de paronymie

Cet article possède un paronyme ; voir : Langue des signes.

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Les deux faces du signe linguistique selon Saussure.

Un signe linguistique désigne une unité d'expression du langage. Il est l'objet d'étude de différentes branches de la linguistique :

C'est Ferdinand de Saussure, professeur de linguistique à Genève et spécialiste du sanscrit, qui parle le premier de « signe linguistique » et qui introduit la distinction entre signifiant et signifié dans son Cours de linguistique générale (1906-1910), rédigé et édité par ses élèves en 1916.

C'est justement en sanscrit que sont écrites les plus anciennes études connues sur le sujet avec par exemple le traité grammatical de ini datant du Ier millénaire av. J.‑C.. Cette distinction du signe en lui-même est probablement mise en évidence par la confrontation du langage parlé en perpétuelle évolution à des écrits anciens, autorisant l'étude de ce signe distinctement de ce qu'il désigne.

Il en découle des questionnements dépassant le cadre des civilisations sur les qualités de ce signe, notamment sur sa nature arbitraire ou naturelle dont Platon par exemple nous rapporte un débat dans le Cratyle.

Sommaire

Définition de Ferdinand de Saussure

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Ferdinand de Saussure

Selon Saussure, le signe linguistique unit, « non pas un nom et une chose, mais un concept et une image acoustique»3. L'image acoustique (ou sensible) est appelée signifiant : ce n'est pas le son matériel, mais l'empreinte psychique de ce son ; le concept, appelé signifié, contient les traits distinctifs qui caractérisent ce signe par rapport aux traits d'autres signes de la langue. Le signe linguistique se définit donc comme une entité psychique à deux faces : signifiant/ signifié4. Par exemple, le mot français arbre est un signe linguistique associant la forme sonore /aʁbʁ/ au concept d'arbre en tant que arbre s'oppose, négativement, à l'intérieur de la langue, aux autres signes.

Saussure distingue quatre caractéristiques du signe linguistique:

  1. L'arbitraire du signe : le lien entre le signifiant et le signifié est arbitraire (c'est-à-dire immotivé5), car un même concept peut être associé à des images acoustiques différentes selon les langues6.
  2. Le caractère linéaire du signifiant : « le signifiant, étant de nature auditive, se déroule dans le temps »7. Les éléments des signifiants se présentent donc obligatoirement les uns après les autres, selon une succession linéaire : ils forment une chaîne8.
  3. L'immutabilité synchronique9 du signe : le signifiant associé à un concept donné s'impose à la communauté linguistique : un locuteur ne peut décider de le modifier arbitrairement10.
  4. La mutabilité diachronique9 du signe : les signes linguistiques peuvent néanmoins être modifiés par le temps11, par l'évolution linguistique (Historique de la phonétique et modification du signifiant, du signifié ou de leur rapport12).

Un principe d'étude y est également posé puisque, dans le cadre de l'étude du langage, il est considéré que chaque élément n'est définissable que par ses relations avec les autres, dont l'ensemble forme ainsi un système 13, plus tard nommé une structure (à la base du courant de pensée du structuralisme).

Mais si ce Cours de linguistique générale introduit le principe de signe linguistique, et s'il est considéré comme la base et de la linguistique et de la sémiotique moderne, les différents aspects des mots sont l'objet d'études depuis l'Antiquité.

Évolution historique du concept

La linguistique hindoue

Comme plus tard les Grecs confrontés à l'évolution de la langue depuis les textes classiques d'Homère, les Hindous développèrent une linguistique au Ier millénaire av. J.‑C.. Celle-ci était devenue nécessaire car le sanskrit avait fortement évolué depuis l'époque de l'écriture des principaux textes religieux, comme le Rig-Veda. Ainsi le traité grammatical de ini, probablement écrit à la fin du VIe siècle av. J.-C., est très moderne et les notions de morphème, phonème y sont bien distinguées, confirmant l'ancienneté de la tradition linguistique. On retrouve chez les Hindous, les mêmes débats que chez les Grecs sur les relations entre mots et réalité. Les deux points de vue sont représentés: les partisans de la motivation des mots et les partisans de la convention et de l'arbitraire14. Ainsi pour Patañjali au Ier siècle av. J.-C., le signe n'est défini que par ce qui l'oppose aux autres signes15.

Les philosophes grecs

L'adaptation du système d'écriture phénicien à la transcription de leur langue non-sémitique16, la naissance de la rhétorique et son développement au Ve siècle av. J.-C.17 ou tout simplement l'observation de l'existence de dialectes18 peut être à l'origine de l'intérêt des philosophes grecs pour le langage.

Le premier, Héraclite d'Éphèse distingue la pensée (γδος), l'énoncé (πος) et la réalité (ργον)19, la liaison entre ces trois éléments étant réalisée par le logos, principe divin, unique20. Démocrite, au IVe siècle av. J.-C. s'oppose à l'origine divine du langage. Pour lui, le langage est purement conventionnel21.

Au IVe siècle av. J.-C., dans le Cratyle, Platon expose les deux thèses opposées sur la nature des mots : pour Hermogène, partisan de l’arbitraire du signe, il n'y a entre ce qui sera plus tard nommé signifiant et signifié qu'un lien abstrait et extrinsèque, établi par convention, tandis que pour Cratyle, partisan de la motivation, les mots sont une peinture des choses, ils ressemblent à ce qu'ils signifient, ce sont des symboles.

Le triomphe du symbole

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Représentation d'Augustin d'Hippone dit « Saint Augustin »

Augustin d'Hippone est un des pionniers dans l'expression d'une motivation inconsciente du signe verbal qu'il expose au IVe siècle dans sa théorie du signe. Il affirme que « c'est par les signes que l'on apprend les choses22 ». Il évoque également le retard du langage sur la pensée et l'explique ainsi :

« La raison en est surtout que cette conception intuitive inonde mon âme à la façon d'un éclair rapide, tandis que mon discours est lent, long et fort différent d'elle. De plus, pendant qu'il se déroule, cette conception s'est cachée dans sa retraite. Elle laisse pourtant dans la mémoire, d'une manière merveilleuse, un certain nombre d'empreintes, qui subsistent au cours de la brève expression des syllabes et qui nous servent à façonner les signes phonétiques appelés langage. Ce langage est latin, grec ou hébraïque… Que les signes soient pensés par l'esprit ou qu'ils soient exprimés par la voix, les empreintes ne sont ni latines, ni grecques, ni hébraïques, ni n'appartiennent en propre à aucune nation23. »

Augustin envisage un état du sens fait d'empreintes qui « n'appartiennent à aucune langue », ne sont pas conscientes et semblent universelles.

Le renouveau du signe indépendant

Dès le XIIe siècle, le mouvement scolastique, né de la redécouverte des textes naturalistes d'Aristote en Occident, s'intéresse à nouveau à la question. Au XIIIe siècle, en réaction à la philosophie thomiste, le courant de pensée des modistes culminant avec Thomas d'Erfurt distingue plusieurs modes aux mots :

  • les modi essendi représentant ce que sont réellement les choses, sujet de la métaphysique et de la physique ;
  • les modi intellegendi représentant les choses telles que représentés dans l'intellect ;
  • les modi significandi représentant les choses de manière signifiée, mode qui est le sujet de la grammaire24.

Les grammairiens commencent à distinguer ce modi significandi comme sujet d'étude à part entière, séparé de ce qu'il représente et de la manière dont il est pensé.

Une nouvelle étape est franchie en 1662 dans la Logique ou l'Art de penser d'Antoine Arnauld et Pierre Nicole. Ces auteurs, et le mouvement de Port-Royal avec eux, distinguent deux aspects au signe qui met en relation la chose représentée avec la chose qui représente25. Basée sur la notion de représentation, qui n'est pas symétrique26, la distinction est différente de celle que fera plus tard de Saussure, basée sur l'association, concept symétrique27.

Dès lors, la séparation des futurs signifiants et signifiés semble acquise, le concept d'arbitraire du signe et du rapport avec ce qu'il exprime apparaît sans véritable débat, dans Leibniz en 1763 ou dans l'article Étymologie de l'Encyclopédie en 176528. La question semble fort annexe aux linguistes, surtout intéressés par les développements de la linguistique historique et de la linguistique comparative.

Les travaux de Ferdinand de Saussure au début du XXe siècle figent plus ou moins en l'état cette notion d'arbitraire fondant les bases de la linguistique, pourtant il précise bien lui-même les limites d'acceptation de ce mot5.

La remise en cause de l'arbitraire du signe

Ferdinand de Saussure constate qu'à son époque « le principe de l’arbitraire du signe n’est contesté par personne »29. Mais en 1922 déjà, Otto Jespersen le remet en cause en lui opposant le symbolisme phonétique, particulièrement reconnaissable dans la langue anglaise30, reprenant en la restreignant fortement la position de Wilhelm von Humboldt un siècle plus tôt31.

Pour Ivan Fonagy, l’une des sources du débat perpétuel sur la motivation ou non du signe linguistique réside dans le réseau conceptuel erroné qui sous-tend la controverse: on oppose à la motivation les termes «conventionnel» et «arbitraire» comme des synonymes. Selon Fonagy, chaque signe linguistique est, par définition, conventionnel («codé») en tant qu’élément du système verbal. «Dire que tel ou tel mot d’une langue est «conventionnel» est un truisme, en fait, une tautologie, qui ne contient aucune indication sur le rapport entre signifiant et signifié, voire avec l’objet désigné. Ce rapport peut être parfaitement aléatoire ou, au contraire, plus ou moins motivé.» La thèse de l’arbitraire du signe linguistique appartient à la théorie générale du signe, tandis que celle de la motivation concerne plutôt la formation du mot.

Certains linguistes évitent le terme arbitraire en objectant que le signe n’est pas arbitraire, mais, par contre, institué, donné par une convention. Ils remplacent donc le mot arbitraire par l’adjectif conventionnel ou encore par le mot traditionnel. À propos de ce terme, Saussure précise même qu’il ne doit pas donner l’idée que le signifiant dépend du libre choix du sujet parlant et qu’il avait voulu dire qu’il est immotivé, c’est-à-dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il n’a aucune attache naturelle dans la réalité.

Un demi-siècle après Saussure, le linguiste Émile Benveniste introduit la notion de référence. En plus de sa valeur différentielle, le mot (signe verbal) possède un sens, qui réside dans le rapport à un objet du monde ; mais Benveniste ne fait que déplacer l’arbitraire du signe non plus dans la relation signifiant/signifié, mais dans la relation signe/référent. Si en français le signifié arbre est inséparable du signifiant [arbr], la relation du mot arbre à l’objet réel est arbitraire et conventionnelle comme en témoigneraient les mots tree en anglais et Baum en allemand, qui n’ont aucun son commun, alors qu'ils renvoient au même objet arbre 32. Autant dire que c'est toujours le règne de l’arbitraire du mot conscient. Benveniste s'interroge : "Poser la relation comme arbitraire" est pour le linguiste "une manière de se défendre contre cette question et aussi contre la solution que le sujet parlant y apporte instinctivement. " "Pour le sujet parlant, il y a entre la langue et la réalité adéquation complète : le signe recouvre et commande la réalité; mieux, il est cette réalité, tabous de parole, pouvoir magique du verbe, etc. Le point de vue du sujet et celui du linguiste sont si différents à cet égard que l'affirmation du linguiste quant à l'arbitraire des désignations ne réfute pas le sentiment contraire du sujet parlant"32.

L'arbitraire du signe est aussi discuté par le linguiste Pierre Guiraud qui met en évidence l'existence de la motivation des mots onomatopéiques de type acoustique où existe une analogie entre sons signifiés et sons signifiants comme glouglou, flic flac, claquer, boum… qui peut s'étendre par métaphore aux couleurs ou idées assimilées à des bruits33. Pour lui, « un signe est un stimulus — c'est-à-dire une substance sensible — dont l'image mentale est associée dans notre esprit à celle d'un autre stimulus qu'il a pour fonction d'évoquer en vue d'une communication. »34 Il définit « le signe comme la marque d'une intention de communiquer un sens. »34

Rapport à l'inconscient

On reproche à Saussure de ne pas reconnaître les faits symboliques dans la langue, prise comme ensemble de signes arbitraires35. Il refuserait de déceler de la motivation dans les mots même dans ceux des langages inventés. Au contraire, pour l'un de ses contemporains, Victor Henry, « le langage est le produit de l’activité inconsciente d’un sujet conscient »36. Par exemple au sujet de la glossolalie sanscritoïde ou « martienne » de Hélène Smith, qui intriguait les milieux linguistiques genevois à la fin de XIXe siècle, il prospectera et découvrira dans cette glossolalie « un travestissement enfantin du français » grâce à des analogies auditives, qui résultent de procédés inconscients et subconscients du langage37.

En psychanalyse

Le psychanalyste Sigmund Freud affirme au début du XXe siècle que « c'est par la langue que l’essentiel se révèle. Comprendre, c’est zurückführen, littéralement conduire en arrière, ramener la langue vers son fondement, cette Grundsprache, langue des profondeurs, ou Seelesprache, langue de l'âme ». Dans La Science des rêves, Freud annonce que le rêve est un rébus et qu'il faut l’entendre à la lettre. Cette structure à base de lettres ou de phonèmes, qui articule le signifiant dans le discours, est un élément dynamique du rêve, telle la figure de "l'homme à tête de virgule".

Pour Jacques Lacan, par qui la notion de signifiant est passé de la linguistique à la psychanalyse dans les années 1960, « les images du rêve ne sont à retenir que pour leur valeur de signifiant », pour ce qu’elles permettent d’épeler du proverbe (préverbe) proposé par le rébus du rêve. Pour lui, le signifiant prime sur le signifié38.

Le franchissement de la barre entre signifié et signifiant se ferait pour Lacan par le jeu des signifiants entre eux, chez chaque individu, avec un glissement incessant du signifié sous le signifiant qui s’effectue en psychanalyse par les formules de la métonymie et de la métaphore, qu’il nomme « lois du langage » de l'inconscient… 39. Lacan affirme que "l'inconscient ne connaît que les éléments du signifiant", qu'il est "une chaîne de signifiants qui se répète et insiste", qui opère "sans tenir compte du signifié ou des limites acoustiques des syllabes"; Lacan écrit que "l'inconscient est structuré comme un langage". Il poursuit en avançant que "l'inconscient est pure affaire de lettre, et comme tel, à lire"… Lacan précise que « tout découpage du matériau signifiant en unités, qu'elles soient d'ordre phonique, graphique, gestuel ou tactile, est d'ordre littéral. »[réf. nécessaire] Mais « si toute séquence signifiante est une séquence de lettres, en revanche, pas toute séquence de lettres est une séquence signifiante.[réf. nécessaire]. La fonction des signifiants est d'induire dans le signifié la signification, en lui imposant leur structure40.

Divisions multiples des signes

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Frege41, en 1892, distinguait:

  • Le sens (Sinn). Le sens est l'expression ou la proposition, c'est la signification, la pensée exprimée, il peut être commun à plusieurs personnes.
  • La référence (dénotation, Bedeutung). La référence est l'objet désigné, ce qu'une expression linguistique désigne.
  • La représentation (Zeichen). La représentation est une unité mentale subjective et individuelle.

Dès 1897, le logicien Charles Pierce estime que le signe est une triade : representamen, objet, interprétant"42. Un representamen (signe matériel) dénote un object, un objet (un objet de pensée) grâce à un interpretant, un interprétant (une représentation mentale de la relation entre le representamen et l'objet, un sens).

Le triangle sémiotique, imaginé en 1923 par Charles Ogden et Ivor Richards43, admet trois éléments :

  • le symbole (terme, expression linguistique),
  • la référence (concept, unité de pensée),
  • le référent (objet, partie du monde perceptible ou concevable : la Tour Eiffel, la vitesse).

En 1938, Charles W. Morris44 distingue dans le signe quatre facteurs :

  • "le véhicule du signe": ce qui agit comme signe,
  • "le designatum": ce à quoi le signe réfère",
  • "l'effet produit sur un certain interprète",
  • "l'interprète", la personne pour qui le signe a fonction de signe.

D'autre part, Morris distingue trois "dimensions" du signe :

  • sémantique: la dimension sémantique regarde la relation entre le signe et ce qu'il signifie ;
  • syntaxique: la dimension syntaxique regarde la relation des signes entre eux ;
  • pragmatique: la dimension pragmatique regarde la relation entre les signes et les utilisateurs des signes.

Selon Jean-Marie Schaeffer, dans la perspective de Saussure, la notion de dimension sémantique est "le lieu d'une ambiguïté, puisqu'elle peut concerner les relations entre signifiant et signifié (designatum) ou alors celles entre le signe global et le référent (denotatum), on est évidemment obligé de distinguer entre relation sémantique (interne au signe) et relation référentielle45.

Enfin, Morris distingue quatre usages du signe : l'information, l'évaluation, la stimulation, la systématisation46.

Le nombre des faces augmente, avec les recherches. "Les principaux termes qui entrent dans la définition du signe sont :

  • le stimulus (le signal physique employé, par exemple un son vocal) ;
  • le signifiant (le modèle dont le stimulus constitue une manifestation, par exemple un phonème) ;
  • le signifié (le sens, le contenu du signe) ;
  • le concept (la représentation mentale à laquelle correspond le signifié), soit logique, soit psychologique ;
  • le référent (ce dont on parle quand on emploie tel signe)" (Louis Hébert).

Classifications des signes

Charles Peirce47 (1903) différenciait plusieurs types de signes tels que :

  • L'archétype : matrice de symboles, image primordiale. La notion provient de Carl-Gustav Jung.
  • L'allégorie : figuration d'un être abstrait.
  • L'emblème : objet représentant un ensemble de valeurs.
  • L'icône : signe où le représentant ressemble au représenté. La notion vient de Charles Peirce.
  • L'image : forme concrète reproduisant une réalité concrète.
  • L'indice : rapport causal.
  • L'insigne : objet montrant l'appartenance à une institution.
  • Le logo : nom dans un graphisme typographique spécial.
  • La métaphore : emploi d'un terme auquel on substitue un autre qui lui est assimilé après la suppression des mots introduisant la comparaison, tels que "comme".
  • Le nom : substantif, mot désignant les objets, les phénomènes, les qualités, les sentiments, les personnes, les peuples...
  • Le schème : figure simplifiée.
  • Le signal : signe déclenchant une réaction.
  • Le symbole : signe naturel, substitut non conventionnel du réel. Il est le résultat d'un code défini par une communauté.
  • Le symptôme : phénomène visible qui permet de déceler un état ou une évolution.

Annexes

Références

  1. « On peut donc concevoir une science qui étudie la vie des signes au sein de la vie sociale ; elle formerait une partie de la psychologie sociale, et par conséquent de la psychologie générale ; nous la nommerons sémiologie (du grec semeîon, "signe"). Elle nous apprendrait en quoi consistent les signes, quelles lois les régissent. » (Ferdinand de Saussure, Cours de linguistique générale, page 33)
  2. «  La physiologie des sons (all. Laut- ou Sprachphysiologie) est souvent appelée "phonétique" (all. Phonetik, angl. phonetics). Ce terme nous semble impropre ; nous le remplaçons par celui de phonologie. Car phonétique a d'abord désigné et doit continuer à désigner l'étude des évolutions des sons ; l'on ne saurait confondre sous un même nom deux études absolument distinctes. La phonétique est une science historique ; elle analyse des événements, des transformations et se meut dans le temps. La phonologie est en dehors du temps, puisque le mécanisme de l'articulation reste toujours semblable à lui-même. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., pages 55-56)
  3. Ferdinand de Saussure, op. cit., p. 98
  4. Dictionnaire de linguistique Larousse, 1973, p. 439.
  5. a et b « Le mot arbitraire appelle aussi une remarque. Il ne doit pas donner l'idée que le signifiant dépend du libre choix du sujet parlant (on verra plus bas qu'il n'est pas au pouvoir de l'individu de rien changer à un signe une fois établi dans un groupe linguistique) ; nous voulons dire qu'il est immotivé, c'est-à-dire arbitraire par rapport au signifié, avec lequel il n'a aucune attache naturelle dans la réalité. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., page 101)
  6. « Le lien unissant le signifiant au signifié est arbitraire, ou encore, puisque nous entendons par signe le total résultant de l'association d'un signifiant à un signifié, nous pouvons dire plus simplement : le signe linguistique est arbitraire. » (Ferdinand de Saussure, op cit., page 100)
  7. Ferdinand de Saussure, op. cit., page 103
  8. « Par opposition aux signifiants visuels (signaux maritimes, etc.) qui peuvent offrir des complications simultanées sur plusieurs dimensions, les signifiants acoustiques ne disposent que la ligne du temps ; leurs éléments se présentent l'un après l'autre ; ils forment une chaîne. Ce caractère apparaît immédiatement dès qu'on les représente par l'écriture et qu'on substitue la ligne spatiale des signes graphiques à la succession du temps. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., page 103)
  9. a et b « Est synchronique tout ce qui se rapporte à l'aspect statique de notre science, diachronique tout ce qui a trait aux évolutions. De même synchronie et diachronie désigneront respectivement un état de langue et une phase d'évolution. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., page 117)
  10. « Si par rapport à l'idée qu'il représente, le signifiant apparaît comme librement choisi, en revanche, par rapport à la communauté linguistique qui l'emploie, il n'est pas libre, il est imposé. La masse sociale n'est point consultée, et le signifiant choisi par la langue, ne pourrait être remplacé par un autre. Ce fait, qui semble envelopper une contradiction, pourrait être appelé familièrement "la carte forcée". On dit à la langue : "Choisissez !" mais on ajoute : "Ce sera ce signe et non un autre." Non seulement un individu serait incapable, s'il le voulait, de modifier en quoi que ce soit le choix qui a été fait, mais la masse elle-même ne peut exercer sa souveraineté sur un seul mot ; elle est liée à la langue telle qu'elle est. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., page 104)
  11. « Le temps, qui assure la continuité de la langue, a un autre effet, en apparence contradictoire au premier : celui d'altérer plus ou moins rapidement les signes linguistiques et, en un certain sens, on peut parler à la fois de l'immutabilité et de la mutabilité du signe. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., page 108)
  12. « Tout d'abord, ne nous méprenons pas sur le sens attaché ici au mot altération. Il pourrait faire croire qu'il s'agit spécialement des changements phonétiques subis par le signifiant, ou bien des changements de sens qui atteignent le concept signifié. Cette vue serait insuffisante. Quels que soient les facteurs d'altérations, qu'ils agissent isolément ou combinés, ils aboutissent toujours à un déplacement du rapport entre le signifié et le signifiant. » (Ferdinand de Saussure, op. cit., page 109)
  13. « La conception de la langue comme système conduit F. de Saussure à l'affirmation que "dans la langue, il n'y a que des différences" et que "la langue est une forme et non une substance". » (Jean Perrot, La linguistique, Que sais-je, Presses Universitaires de France, 17e édition, 2007, page 110)
  14. « Le rapport entre les mots et les choses avait pris presque la même place dans ces débats que chez les Grecs et chez nous : l'onomatopée et la motivation d'un côté, l'arbitraire et le conventionnel de l'autre. » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 39)
  15. « Patañjali se demande ce que c'est que le mot dans gau "bœuf". Il répond, après avoir rejeté des définitions de substance, d'activité et de qualité, que le mot est ce qui fait naître, quand on le prononce, la notion de ce qui est muni d'une queue, de cornes, de pieds fourchus, etc., en d'autres mots un concept défini par une série de traits l'opposant à d'autres. »(Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 41)
  16. « La création de l'alphabet grec sur la base du système phénicien est un autre facteur qui a dû favoriser le développement de réflexions sur le langage et les langues » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 51)
  17. « Une autre source plus fructueuse d'une spéculation linguistique a sons doute été la naissance de la rhétorique. On connaît de sources indirectes l'importance des rhétoriciens, surtout depuis le Ve siècle av. J.-C., et nous savons que l'art de bien parler était devenu tôt un moyen d'accès politique et social. » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 50)
  18. « Il serait donc plus raisonnable de voir le point de départ, à l'époque classique, d'une étude de la langue dans la diversification dialectale à l'intérieur de la langue grecque même. » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 50)
  19. « Trois niveaux y sont distingués : 1/ ργον ou la réalité comme telle ; 2/ πος ou l'événement linguistique (énoncé), et 3/ γδος qui est la synthèse des deux dans la mesure où un tel événement peut être perçu ou énoncé. » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 55)
  20. « Selon Héraclite, on pense ce qui est et l'on dit ce qu'on pense. L'énoncé retourne aux réalités auxquelles il se réfère. Ceci se réalise grâce au logos, lequel réunit les trois selon le schéma : (…) » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 55)
  21. « Si le langage est pour Héraclite d'origine divine, son antagonise de peu postérieur Démocrite (…) prend une position opposée. Le langage est d'origine purement conventionnelle. » (Bertil Malmberg, Histoire de la linguistique, Presses universitaires de France, 1991, p. 55)
  22. Augustin d'Hippone, La Doctrine chrétienne
  23. Augustin d'Hippone, La Catéchèse des débutants
  24. Irène Rosier-Catach, La Grammaire spéculative des modistes, 1983, pages 45-48
  25. « Le signe renferme deux idées: l'une de la chose qui représente; l'autre de la chose représentée; & sa nature consiste à exciter la seconde par la première. » (Antoine Arnaud et Pierre Nicole, La Logique ou l'Art de penser, Gallimard, 1992, chap I, 4)
  26. « Comme Michel Foucault l'avait souligné dans Les Mots et les Choses (Paris, Gallimard, 1966, p. 72-81), la doctrine port-royaliste du signe se fondait sur la relation de représentation. Cette relation est asymétrique : A représente B n'implique pas que B représente A. » (Jean-Claude Milner, Le Périple structural, Seuil, 2002, p. 27)
  27. « Or, il est remarquable que Saussure ne parle justement pas de représentation. Le terme décisif dans la doctrine est celui d'association ; or la relation d'association est réciproque : A est associé à B implique que B est associé à A. » (Jean-Claude Milner, Le Périple structural, Seuil, 2002, p. 27)
  28. « Ce caractère arbitraire du signe était déjà signalé dans l'article "Étymologie" de l'Encyclopédie: "Les mots n'ont point avec ce qu'ils expriment un rapport nécessaire." Et Leibniz avait écrit en 1703, dans ses Nouveaux Essais sur l'entendement humain (publiés en 1763): "Il n'y a aucune connexion naturelle entre certains sons articulés et certains idées (car, en ce cas, il n'y aurait qu'une langue parmi les hommes), mais il y eut une institution arbitraire en vertu de laquelle tel mot a été volontairement le signe de telle idée." » (Jean Perrot, La linguistique, Que sais-je, Presses Universitaires de France, 17e édition, 2007, page 110)
  29. Cours de linguistique générale, p. 100)
  30. « Jespersen boude aussi, plus indirectement, l'arbitraire du signe en consacrant tout un chapitre de son traité aux problèmes du sound symbolism, c'est-à-dire du symbolisme phonétique; aucun lecteur anglo-saxon ne se trompe sur la signification théorique et polémique de ce chapitre, probablement parce que le phénomène est très perceptible en anglais. » (Georges Mounin, La linguistique du XXe siècle, Presses universitaires de France, 1972, page 73)
  31. « Jespersen est trop linguiste pour ne pas délimiter plus fermement que Humboldt l'étendue du phénomène. » (Georges Mounin, La linguistique du XXe siècle, Presses universitaires de France, 1972, page 73-74)
  32. a et b Émile Benveniste, Problèmes de linguistique générale, 1971
  33. Pierre Guiraud, Structures étymologiques du lexique français, 1967
  34. a et b Pierre Guiraud, La sémiologie, 1971.
  35. « Il n'y a pas de place pour le symbole chez Saussure. » (Tzvetan Todorov, Théories du symbole, p 337)
  36. Victor Henry, Antinomies linguistiques, 1896
  37. Victor Henry, Le Langage martien, étude analytique de la genèse d'une langue dans un cas de glossolalie somnambulique, Paris, Maisonneuve, 1901
  38. « Il est préséant par rapport au signifié. » (Jacques Lacan Écrits I, Éditions du Seuil (ISBN 9782020005807), 1966)
  39. Jacques Lacan Écrits I, Éditions du Seuil (ISBN 9782020005807), 1966
  40. Jacques Lacan Écrits I, Éditions du Seuil (ISBN 9782020005807), 1966, page 550
  41. Gottlob Frege, Sens et dénotation (1892), in Écrits logiques et philosophiques, trad., Seuil, 1971, p. 102-126.
  42. Charles Peirce, Écrits sur le signe, trad., 1978.
  43. Charles Ogden et Ivor Richards, The Meaning of Meaning, Paul Kegan, Londres, 1923.
  44. Charles W. Morris, Foundations of the Theory of Signs, article pour l'International Encyclopedia of Unified Science, vol. I, n° 2, Chicago, 1938, p. 77-138, repris in Writings on the General Theory of Signs, La Haye, 1971. Trad. fr. par J.-P. Paillet, Langages, n° 35, sept. 1974, p. 17.
  45. Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Seuil, 1995, p. 217.
  46. Charles W. Morris, Signs, Language and Behavior, Englewood Cliffs, 1946.
  47. Charles Peirce, Elements of logic (1903). Recueil : Écrits sur le signe, Seuil, 1978.

Bibliographie

 

 

 

 


02/02/2014
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COURS DE 1ère ANNEE (Initiation à la linguistique, année 2013/2014).

CONTENU DES COURS DE 1ère ANNEE (année 2013/2014).

(1er semestre).

CONTENU  DES COURS DESTINES aux étudiants en 1ère   année

du Département de Langue et Culture Amazighes (Système LMD)

DLCA, Université M. Mammeri, Tizi-Ouzou.

 

Module : Initiation à la linguistique I (1er semestre)

 

Supports : cours magistral, TD (présence obligatoire), polycopes et site internet.

 

Cours :( les grands axes qui seront traités)

 

1) Aperçu historique sur la linguistique.

2) Les signes (indice, symbole, signes...), le signe linguistique;

3)-les dichotomies saussuriennes :

langue/langage,

langue/parole,

synchronie/diachronie,

syntagme/paradigme   

4)- la double articulation.

 

Le cours aura lieu les mardis de :

11h à 12h 30 (1ère section), amphi 205.

14h à 15h30  (2ème section), l'Amphi 205.

 

Travaux dirigés :

Le programme des travaux dirigés est affiché au département

 

Révision générale : fin février 2014.

 

Examen : février / mars 2014.


10/12/2013
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